Maladies articulaires

La dysplasie de la hanche (DH)
La dysplasie de l’articulation de la hanche (DH) du chien est une des maladies les plus fréquentes de l’appareil locomoteur, maladie qui touche les chiens de taille moyenne à grande, des chiens de race aux croisés. Depuis quelques décennies, des vétérinaires, des scientifiques et des organisations d’élevage se préoccupent de cette affection. On en sait aujourd’hui passablement sur l’apparition de la maladie, ainsi que sur son origine. Même si les avis divergent parfois sur les facteurs prédisposants resp. sur leur importance, on est d’accord sur le fait que la dysplasie des hanches est en grande partie héréditaire, mais que des facteurs non génétiques peuvent l’influencer, étant donné son héritabilité polygène et multifactorielle.

 

La dysplasie du coude (DC)
Depuis 15-20 ans, on rencontre de plus en plus souvent des boiteries des membres antérieurs chez les jeunes chiens issus de races de grande taille, qui conduisent parfois dès le plus jeune âge à des modifications dégénératives et arthrosiques des articulations touchées. On a constaté un nombre croissant d’atteintes de l’articulation du coude, dont la définition est devenue de plus en plus précise. Au début des années 70, on parlait pour la première fois de processus coronoïde isolé IPC (appelé comme ceci à l’époque) et d’osteochondrosis dissecans (OCD) de l’articulation du coude, ceci chez les jeunes chiens atteints de boiterie. Puis on a découvert que le processus coronoïde médial de l’ulna n’avait pas de point d’ossification propre. On a alors appelé cette maladie « fragmentation du processus coronoïde» (FCP).
Anatomie: l’articulation du coude, une articulation de type charnière, est composée de 3 parties osseuses distinctes. La surface articulaire proximale est composée de l’articulation du bras. Elle comprend la partie supérieure de l’ulna, en forme de demi-lune qui se prolonge, dans sa partie supérieure, par le processus anconé, qui, lui, ressemble à une excroissance en forme de pointe et, dans sa partie inférieure, par un petit processus coronoïde latéral tourné vers l’extérieur et un plus gros processus coronoïde médial, tourné vers l’intérieur. Ces deux excroissances inférieures entourent la tête du radius, dont la surface articulaire supporte env. 80 % du poids corporel (les deux processus coronoïdes n’en supportent ensemble que 20 %).

 

 

 

Maladies oculaires

Distichiasis
La distichiasis est due à la présence de petits poils dans la région du bord de la paupière, qui en est normalement dépourvue. Ces poils sont issus des ouvertures des glandes de Meibom. Ces glandes sont en fait des glandes modifiées des follicules pileux, qui ont normalement perdu la capacité de produire des poils. Les symptômes cliniques provoqués par cette distichiasis dépendent de la position, de la quantité et de la dureté de ces poils. Dans certains cas, il n’y a qu’une légère irritation mais on observe aussi des inflammations douloureuses de la cornée (kératite) ou carrément des lésions de la cornée. Différentes techniques opératoires sont utilisées pour éliminer ces poils. Chaque cas doit être considéré individuellement pour choisir la meilleure méthode. 

Ectropion
L’ectropion, appelé aussi paupière tombante est une déformation de la paupière qui fait que la paupière inférieure n’est pas en contact tout le long du globe oculaire, mais pend vers l’avant et le bas. Il peut y avoir à l’origine une faiblesse du tissu conjonctif, une trop grande ouverture des paupières, mais aussi un tiraillement vers l’extérieur du à une cicatrice. Selon les manifestations cliniques, il faut envisager une correction chirurgicale. L’animal concerné doit être exclu de l’élevage. 

Entropion
L’entropion est en fait une paupière qui s’enroule, soit en partie soit sur toute sa longueur, de telle sorte que la peau qui est couverte de poils en vient à toucher les conjonctives et la cornée. Ceci engendre selon le degré de la maladie des douleurs d’intensité variable, des inflammations et des lésions de la cornée. L’entropion acquis vient par exemple d’un tiraillement du à une cicatrice, d’un spasme de la paupière qui s’est prolongé ou de la perte de la tension des paupières due à une diminution du tonus musculaire. Dans la plupart des cas, il faut envisager une intervention chirurgicale. L’animal touché doit être exclu de l’élevage. 

Glaucome (= reflet verdâtre)
Le glaucome est du à une augmentation de la pression interne de l’oeil. L’augmentation de cette pression endommage la rétine et les nerfs de la vision. De plus, elle est liée à de grandes douleurs de dilatation, car l’oeil «se gonfle comme une baudruche». 
L’augmentation de la pression intraoculaire est toujours due à une diminution ou un blocage de l’écoulement de l’humeur aqueuse, écoulement qui se produit dans l’angle irido-cornéen (= angle de filtration).
Dans les cas de glaucome primaire, on trouve des modifications congénitales dans l’angle irido-cornéen (z.B. goniodystrophie, angle étroit). Le glaucome secondaire est du à des modifications acquises (par ex. adhésions suite à des inflammations de l’intérieur de l’oeil ou a des tumeurs intraoculaires).
L’objectif thérapeutique du glaucome est de diminuer la pression intra-oculaire jusqu’à atteindre une pression normale. La thérapie est médicamenteuse ou chirurgicale (cryothérapie, laser, opérations créant des fistules).

Cataracte (= reflet bleuté de l’oeil)
La cataracte est une opacité du cristallin, qui est normalement transparent. La description de la cataracte se fait selon différents critères : complète ou non, degré de maturité, emplacement de l’opacité, âge de l’animal, origine probable. La cataracte héréditaire (HC) se rencontre chez de nombreuses races à différents endroits, comme par ex. postérieure (à l’arrière), polaire ou sous-capsulaire (se situant juste sous la capsule du cristallin) chez les Retriever. L’animal malade doit être exclu de l’élevage. 

Atrophie progressive de la rétine (PRA)
L’atrophie progressive de la rétine est un concept global qui regroupe les dégénérescences héréditaires et progressives de la rétine, avec des origines et des mécanismes génétiques divers. La rétine est progressivement détruite, mais de façon continue, par des problèmes de métabolisme locaux dans le tissu de la rétine. Les symptômes cliniques sont analogues pour les différentes formes. L’atrophie progressive de la rétine conduit toujours au bout du compte à la cécité complète de l’animal. Il n’y a pas de thérapie possible. Il existe chez l’homme un maladie analogue, la retinitis pigmentosa. L’animal malade doit être exclu de l’élevage. 

Dysplasie de la rétine (RD) 
La dysplasie de la rétine est due à un problème de développement de la rétine, que l’on observe déjà chez les chiots. Il existe des formes héréditaires chez de nombreuses races de chiens. On en distingue trois formes, selon les le tableau clinique. 1. Les plis dans la rétine, 2. La dysplasie géographique de la rétine qui comporte de grandes surfaces de rétine s’étant développée de façon anormale, 3. La dysplasie totale de la rétine avec décollement de cette dernière. Les deux dernières formes conduisent toujours à troubles de la vision, resp. à la cécité. L’anima concerné doit être exclu de l’élevage.